Fiche bio : symbiose

Le saviez-vous ?…

Depuis Némo, tout le monde sait que les poissons-clown vivent dans des anémones. C’est un exemple de symbiose : une association à bénéfice réciproque entre deux êtres vivants : le poisson profite de la protection de l’anémone, et la débarrasse de débris qu’elle ne pourrait pas traiter

Bel exemple, soit… mais exotique ! N’y aurait-il pas dans nos mers des exemples facilement accessibles ?…

 Vous avez sûrement déjà croisé (ou vous croiserez sûrement lors de vos premières bulles…) une anémone verte (Anemonia sulcata) : c’est l’anémone « hippie », avec de grands filaments verdâtres à pointe mauve. Comme tous les Cnidaires, elle pique… ses bras sont constellés de petits harpons cellulaires venimeux, qui se déclenchent au moindre contact. Les cellules en question s’appellent des cnidoblastes, et sont caractéristiques de l’embranchement des Cnidaires (en grec, cela signifie ortie…).

Et pourtant, cette anémone est un refuge apprécié, en particulier par un petit crabe de 3 cm (Inachus phalangium), dont les longues pattes font qu’il ressemble à une araignée de mer verdâtre aussi. Un vrai crabe-clown… que vous trouverez dans quasiment toutes les anémones. Attention, ne touchez qu’avec les yeux… sauf si vous avez envie de savoir si vous êtes vous-même un plongeur-clown !

A force d’observer, vous aurez peut-être la chance de croiser au même endroit un gobie rayé (Gobius buchichii) : c’est le seul vrai « poisson-clown » de nos côtes, qui vit lui aussi en association avec l’anémone. Comme le crabe, il est insensible au venin des cnidoblastes et vit en symbiose avec l’anémone.

 Un autre exemple est facilement observable, bien que plus discret. Les anémones encroûtantes jaunes (Parazoanthus axinella) sont très fréquentes et forment souvent de grands pans jaunes-vifs magnifiques, qui couvrent les roches et attirent l’œil…. voire le plongeur entier, s’il n’est pas blasé (c’est fréquent et ce n’est pas gros, une anémone…) ou réfractaire à la biologie. Faites l’expérience : en approchant de plus près, regardez la base de ces anémones : elles sont très souvent recouvertes par… une éponge (en l’occurrence Axinella damicornis). Cette association est aussi une symbiose : l’éponge est protégée par l’anémone, et en échange, elle offre sa remarquable capacité à créer des courants d’eau (une éponge de 10 cm de long sur 4 cm de diamètre peut filtrer 80 litres d’eau en 24 heures*… ). Comme l’anémone dépend des courant d’eau pour trouver ses proies, l’éponge lui assure un apport alimentaire nettement amélioré…

 Il y a bien d’autres exemples de ce phénomène si étonnant qu’est la symbiose. Une fois de plus, il suffit d’ouvrir les yeux. Et peut-être aussi de se rappeler que vivre ensemble est un art…naturel !